Le rappeur belgo-congolais Damso a adressé ce samedi un message poignant au président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, publié sur son compte Instagram. Dans ce texte long et structuré comme une lettre ouverte, l’artiste exprime sa colère et sa tristesse face à la situation du pays, tout en se présentant « non pas en adversaire, ni en opposant, mais en fils de la République ».
Évoquant tour à tour la corruption, la justice, la santé, l’éducation et la situation sécuritaire à l’Est, Damso dresse un constat sévère du bilan national. « Vous aviez promis un État de droit mais la justice est devenue un marché. Elle protège les puissants et écrase les pauvres », écrit-il, avant d’ajouter que « la corruption a changé de costume mais pas de visage ».
L’artiste, suivi par plusieurs millions d’abonnés, évoque également la guerre à l’Est du pays, déplorant « des familles entières qui disparaissent » et « des femmes qui enterrent leurs enfants dans le silence ». Il dénonce « le sang de l’Est devenu une marchandise » et accuse le pouvoir d’avoir abandonné les populations victimes de la guerre.
Damso consacre aussi une partie de son texte au système de santé et à l’éducation, qu’il estime « délaissés malgré les promesses ». « Dans un pays au sous-sol inestimable, certains hôpitaux fonctionnent encore à la bougie », écrit-il, tout en critiquant une gratuité scolaire « qui n’a produit qu’illusions et désordre ».
Dans son allocution, l’artiste appelle Félix Tshisekedi à « redonner foi au peuple » et à instaurer une gouvernance « honnête, juste et déterminée ». « Le Congo n’a plus besoin de promesses, il a besoin d’une gouvernance honnête », insiste-t-il, précisant qu’il s’exprime « avec la douleur de celui qui a trop cru ».
Ce message, largement relayé sur les réseaux sociaux, a suscité de nombreuses réactions dans la diaspora congolaise, certains saluant le courage de l’artiste, d’autres jugeant son ton trop dur envers les institutions.
MM
