Il y a exactement 36 ans, le 12 octobre 1989, François Luambo Makiadi, plus connu sous le nom de Franco, tirait sa révérence à l’âge de 51 ans, laissant derrière lui un héritage musical inestimable. Figure majeure de la rumba congolaise, Franco demeure, trois décennies plus tard, une référence incontournable dans le patrimoine culturel africain.
Né à Sona Bata, dans le Bas-Congo (actuel Kongo-Central), Franco débute sa carrière très jeune, fasciné par la guitare. Il fonde en 1956 l’OK Jazz, formation légendaire qui deviendra plus tard le TPOK Jazz (Tout Puissant Orchestre Kinois Jazz), un groupe qui a profondément marqué l’histoire de la musique congolaise et africaine.
Surnommé le “Grand Maître”, Franco s’est distingué par son jeu de guitare unique et ses compositions profondes, mêlant poésie, satire sociale et chronique politique. Ses chansons, parmi lesquelles Mario, Mamou, Attention na Sida, Très Impoli ou Candidat na Biso Mobutu, ont traversé les époques et continuent d’inspirer les générations actuelles.
Au-delà de la musique, Franco a été un observateur aigu de la société congolaise, abordant sans détour les réalités de son temps — les mœurs, la politique, la morale et la foi — dans un style à la fois populaire et engagé. Son influence dépasse les frontières de la RDC, faisant de lui une icône continentale de la musique africaine moderne.
Décédé à Namur, en Belgique, en 1989, Franco repose à Kinshasa, où chaque année, des mélomanes et artistes lui rendent hommage. Sa disparition a marqué un tournant dans la rumba congolaise, mais son œuvre, elle, continue de résonner comme un chant éternel de la mémoire africaine.
Trente-six ans après sa mort, le nom de Franco Luambo Makiadi reste gravé dans l’histoire comme celui du pionnier visionnaire qui a façonné la bande sonore du Congo moderne.
Walim M.
