L’opposant congolais Martin Fayulu s’est exprimé ce week-end sur les négociations en cours entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et la coalition AFC/M23, à la suite de la signature de la Déclaration de Doha. À travers une sortie remarquée, il condamne fermement ces pourparlers et plaide pour un dialogue national inclusif, encadré par les églises catholique et protestante, CENCO et ECC.
« Le gouvernement actuel est en discussion avec ceux qui ont tué les Congolais. L’AFC/M23, c’est eux qui ont occupé militairement Goma et Bukavu, mais ils sont en discussions avec les représentants du gouvernement congolais. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse (…) », a-t-il dénoncé avec véhémence.
Alors que la classe politique congolaise est divisée sur la démarche adoptée à Doha, Martin Fayulu insiste sur la nécessité d’un processus de réconciliation nationale, plus large que les seuls échanges bilatéraux entre l’État et les groupes armés.
« Il ne faut pas donner de prétexte à qui que ce soit. Tout le monde doit venir pour le dialogue de la vérité, de la réconciliation et de la cohésion nationale. C’est ça le camp de la patrie », a-t-il affirmé.
Pour le président de l’ECiDé, seul un cadre structuré, neutre et crédible permettra de traiter en profondeur les causes de la crise sécuritaire et politique que traverse la RDC. À ses yeux, la CENCO et l’ECC – qui ont déjà proposé un « Pacte social pour la paix et le vivre ensemble » – sont les mieux placées pour conduire ce processus.
Martin Fayulu met en garde contre les risques d’exclusion dans les discussions actuelles. Il estime que l’approche sélective du gouvernement, en dialoguant directement avec certains groupes armés, affaiblit la légitimité du processus de paix et risque de créer de nouvelles frustrations dans la population.
Son intervention s’ajoute aux nombreuses voix qui, ces derniers jours, soulignent les ambiguïtés de la Déclaration de Doha, notamment sur les mécanismes de mise en œuvre du cessez-le-feu, le retrait des groupes armés et la restauration de l’autorité de l’État.
MM
