Le procès de Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République démocratique du Congo, s’est officiellement ouvert ce vendredi à la Haute cour militaire de Kinshasa. Lors de l’appel de l’affaire, la greffière a donné lecture de la décision de renvoi, dévoilant neuf chefs d’accusation retenus contre l’ex-chef d’État, poursuivi par le parquet général militaire.
La liste des infractions est d’une gravité exceptionnelle. Parmi elles, figure le viol présumé d’une femme de 22 ans, survenu à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Ce fait constitue l’un des éléments les plus sensibles du dossier et pourrait, à lui seul, valoir à l’ancien président des poursuites devant des juridictions internationales.
Autre accusation majeure : l’homicide intentionnel par balles de 17 civils, survenu dans la localité de Munzizi, dans l’Est du pays. Selon les éléments avancés par le parquet, ces exécutions auraient été ordonnées ou cautionnées par Joseph Kabila dans un contexte de répression militaire.
Le parquet retient également contre lui l’apologie du terrorisme et des crimes de guerre, en lien avec une interview accordée au journal britannique Sunday Times. Cette publication, largement diffusée, serait selon l’accusation un acte de propagande contraire aux engagements de la RDC en matière de droit international humanitaire.
D’autres infractions listées dans l’acte de renvoi concernent la participation à un mouvement insurrectionnel, la trahison, la torture, la déportation de populations civiles, ainsi que l’occupation armée illégale de la ville de Goma par des forces placées sous son autorité.
Joseph Kabila, absent à l’audience, est jugé par défaut, aucun de ses avocats ne s’étant exprimé pour l’instant. Ce procès inédit marque une première dans l’histoire de la RDC : jamais un ancien chef d’État n’avait été poursuivi devant une juridiction militaire pour des crimes de cette ampleur.
MM.
